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Bienvenue dans le premier épisode des interviews “Comprendre Bitcoin” de Bitstack, l'émission qui décrypte l’univers du Bitcoin dans un langage simple, clair, accessible à tous.
Alexandre Roubaud, cofondateur et CEO de Bitstack, a eu le plaisir d’accueillir Owen Simonin, aka Hasheur, entrepreneur blockchain et créateur de contenus crypto le plus suivi en France avec 600 000 abonnés sur YouTube.
Dans cet épisode :
➜ Les débuts de Hasheur dans le Bitcoin.
➜ La genèse de Bitcoin et les tentatives précédentes.
➜ Les mythes et réalités du Bitcoin.
➜ Pourquoi et comment investir en bitcoin.
➜ L’avenir de Bitcoin.
Bon visionnage, et n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne YouTube de Bitstack !
Il y a beaucoup de choses. Premièrement, c'est le fait que je crois à cet écosystème. Je pense qu'il est en croissance globale et j'ai envie de le construire. J'ai envie de participer à ça et j'ai envie de dire ""d'une manière ou d'une autre, dans une histoire ou dans plusieurs, j'étais là et j'ai apporté ma pierre à cet édifice qui aujourd'hui est beaucoup plus gros que moi.
Ça, c'est le premier point. Le deuxième, c'est en tant qu'investisseur, j'y crois. L'objectif, c'est quand même de retrouver ses billes et donc de sélectionner les projets dans lesquels on estime que la valeur qui va être créée est supérieure à la valeur à laquelle on rejoint l'initiative. Donc, si je crois fortement à cet écosystème que j'entreprends dedans, pourquoi ne pas financer également d'autres développements qui sont autour de ce dernier ?
Et ensuite, c'est parce que je pense que ça permet d'avoir une meilleure compréhension. Pour être totalement honnête, je suis arrivé très tôt. J'ai eu également de la chance. Moi, j'ai gagné beaucoup d'argent parce que j'étais juste au bon endroit au bon moment et je me suis dit bon, au lieu de simplement capter cette valeur, essayons d'en créer, essayons de créer de l'emploi, essayons de créer des idées et de satisfaire les besoins qui vont arriver au fil de l'eau.
Et donc, j'ai commencé à me ranger derrière des entrepreneurs qui partageaient nos valeurs. De manière générale. Mais également, j'ai fait fleurir mes idées avec les ressources d'autres entrepreneurs qui sont arrivés et qui m'ont poussé et mis la main sur l'épaule quand j'en avais besoin. Donc j'essaye de rendre ce qu'on m'a donné et de construire avec des gens qui partagent à peu près la même vision et qui qui veulent aller dans la même direction.
Je m'intéressais beaucoup à tout ce qui était monnaie, valeur virtuelle, quand j'étais plus jeune, mais vraiment beaucoup plus jeune, de la pièce d'or sur World of Warcraft que j'avais essayé de dupliquer dans un jeu au fait d'avoir un serveur de jeux vidéo. J'avais un serveur Minecraft à l'époque et il fallait payer ton serveur, mais tes joueurs te rapportaient rien, du coup tu devais vendre des trucs virtuels et des avantages aux joueurs pour payer ton serveur.
Bref, la valeur numérique m'intéressait. Ça m'excitait profondément. Je m'amusais, je n'étais pas en train de bosser, j'étais très clairement en train de jouer. C'était le terme. Je fais quelques bêtises également dans ce monde de jeu. Je quitte la Corse et je commence mes études à l'Edhec Business School à Lille, dans le nord de la France. Et du coup, en commençant mes études là-haut je dois faire un premier stage et je fais un stage dans la boîte de mon frère, Vivoka, qui n'a rien à voir avec les crypto monnaies à l'époque, et qui tout simplement à l'heure d'une pause, je me retrouve avec un de ces développeurs très très tech qui est d'ailleurs l'un des cofondateurs d'une de mes boites aujourd'hui et il me dit "Mais toi t'étais dans les pièces d'or sur les jeux vidéo, tu étais dans les monnaies numériques, t'as fait également des paris sportifs sur internet. Comment ça se fait que tu t'es jamais intéressé à la vraie monnaie numérique, à Bitcoin ?" J'ai dit "Comment ça, c'est quoi ça Bitcoin, j'en ai jamais entendu parler". Et il me fait "Bah ça m'étonne quand même. Parce que le truc, il y a de la spéculation, ça t'intéresse bien, il y a de la valeur. Il y a quand même un fondement technique et qui va même bien plus loin que juste de la tech puisque ça concerne et ça répond à beaucoup de questions, même d'un point de vue social. Comment ça se fait que tu connaisses pas ça ?"
J'en avais jamais entendu parler. Il me raconte l'histoire pendant quelques heures. En 2013, il monte à 1 300 $. Ça retourne la tête de tout le monde. Certains disent que c'est juste une passade, d'autres disent que c'est une révolution, un tournant, un changement dans le monde de la monnaie et dans la façon dont on a de l'interpréter et de l'échanger aussi.
Et il me dit "Bah intéresse toi à ça". je rentre chez moi. Écran blanc, Google traduction, Peer-to-Peer Electronic Cash System. Le white paper de Bitcoin, qu'est ce que c'est ? Comment ça marche ? Et là je traduis ligne par ligne et je tombe sur ce monstre avec la première intention de me dire "OK, je vais en obtenir un et je vais le multiplier, je vais le dupliquer. Il y a bien un bug. Il y a bien un moyen".
Et non, je n'ai pas été suffisamment solide. En tout cas pas pour atteindre et pour effleurer ce mur qu'est Bitcoin. Et là je me suis pris de passion tout autant que d'intérêt pour la volatilité et pour le profit que je pouvais en générer. Pour être totalement honnête, c'est l'une des portes que j'ai emprunté au début.
Et là, je suis tombé dans un monde bien plus bien plus complet et bien plus profond que que j'avais imaginé.
C'est très dur parce qu'en fonction de la personne et de son appétence, j'ai pas la même explication. C'est très dur parce qu'on peut en parler 10 h et faire venir 20 invités sur un plateau, comme on peut en parler juste avec une seule personne qui dans sa vie a un problème avec sa banque et on peut lui donner une alternative.
Donc je peux pas en parler simplement. Tout ce que je peux dire, c'est que c'est une nouvelle façon d'échanger de la valeur, de la conserver, qui permet en fait sans intermédiaire, sans avoir à faire confiance à une banque ou à une assurance de conserver soi même sa valeur, d'être totalement libre avec. De l'échanger, de la recevoir, de la conserver, de la partager également avec certaines personnes autour de soi, si on le veut. Et que c'est un tout nouveau système qui, pour moi, est non seulement porteur d'une solution Bitcoin, mais porteur d'un message en mode "Voilà, ça fait des années que certains essayent de faire une monnaie qui porte toutes les fonctions de Bitcoin. Bitcoin. C'est tout simplement la première qui a réussi à le faire fonctionner et qui depuis 2008 fonctionne sans aucun organe de contrôle interne. Sans aucun aucun système qui peut dire "toi oui, toi non", et qui est totalement agnostique et qui inclut tout le monde."
Il suffit d'avoir un ordinateur, un téléphone, du matériel informatique, et juste d'être connecté à internet. Et tout le monde a les mêmes droits. D'un point de vue financier, rien que ça, c'est déjà quelque chose de fou.
Plus j'avance, moins j'ai envie de savoir. Parce que je me rends compte qu'une belle histoire, c'est également une histoire où il y a personne pour nous dire ce qu'il pensait. J'aime bien quand quelqu'un dit "oui, mais Bitcoin à la base, il a été fait pour ça". C'est écrit quelque part ? "Non mais Bitcoin, il ne voulaient pas du cash. C'est comme de l'or numérique". Il y a quand même cash dans le titre, d'accord, donc en fait, il y a tout le monde qui a sa propre lecture. C'est le côté qui me gêne de temps en temps, c'est le côté un peu religion en mode "oui, Satoshi voulait ça".
Qu'est ce que tu en sais ? T'en sais rien du tout. Tu l'as pas rencontré, c'est de l'interprétation pur et dur. D'ailleurs, quand on parle de Satoshi Nakamoto, tout le monde a ce fameux visage de ce Japonais qui s'appelait juste comme ça, mais qui n'a rien à voir avec le vrai créateur Satoshi Nakamoto. C'est bien qu'il y ait un peu ce fantasme, qu'il y ait ces idées, et surtout qu'on ait juste une seule et unique certitude : bah il y aura toujours un doute.
En attendant, c'est un système qui est là, qui a été offert à qui veut bien l'utiliser, qui veut bien l'entendre et qui, pour le coup, ne donne pas de direction trop précise. Et c'est ça en fait. Moi je vois ça comme un "Regardez ce qu'on peut faire. Cet outil appartient à tout le monde et à personne en même temps, faite-en du bon usage ou l'usage que vous voulez, peu importe. En attendant, c'est possible et on laisse ce cadeau à l'humanité." C'est ça qui me plaît beaucoup.
Et après tu as le truc du '"Ha, si jamais on savait qui c'était et qu'il disait "Ha mais en fait, moi j'ai fait ça pour ça", il y en avait qui avaient raison, d'autres qui avaient tort. Mais en fait, Bitcoin n'était pas là pour ça. Donc pourquoi est ce qu'on irait dans cette direction ? Non, c'est bien qu'on continue de incrémenter, donc que chacun ait sa vision et la pousse.
En fait, on va tout simplement suivre la chaîne la plus longue. Donc à nous de nouveau de voir quelles idées fédèrent le plus et de nous ranger derrière les penseurs et ceux qui l'utilisent avec les idées les plus nobles, ou du moins qui fédèrent le plus de monde, tout simplement.
Une supply limitée. 21 millions.
Si je devais donner des grosses lignes, il y aurait celle-là. Il y aurait vraiment la supply limitée, et surtout qu'on est là maintenant tout de suite dans un monde où il y a des abus de supply non limitée. On imprime, on fait tourner la planche à billets.
Un monde où la monnaie était backée par l'or. Et puis un jour on s'est dit "Non, en fait, vous avez juste à nous faire confiance, pas besoin d'avoir de l'or derrière". Bitcoin, c'est l'une des valeurs qu'il veut restaurer. Donc pour moi, dans les cinq ou six grosses caractéristiques, il y a celle-là.
Le côté purement décentralisé. Et je ne parle pas juste du fait qu'il appartient à tous ceux qui l'utilisent. Je parle du fait que personne, pas même le plus gros des requins, n'a intérêt à prendre l'ascendant sur ce système. Ils ont fait en sorte de créer un système financier où, si quelqu'un devient le roi de ce système, eh bien ce système s'effondre. Du coup, personne n'a intérêt à devenir le roi de Bitcoin et à en prendre le contrôle parce que sinon, instantanément, Bitcoin ne vaudra plus rien, parce qu'il n'a de valeur que la confiance qu'on lui donne. Si quelqu'un en a pris l'ascendant, on n'a plus confiance en Bitcoin, donc tout le monde va le vendre, donc il ne vaut plus rien, et cette personne sera devenue le roi d'un monde sans valeur. Et donc c'est un système où j'aime bien dire : "on est très loin techniquement, mais on est resté très proche de certaines valeurs humaines qu'on a voulu garder en disant "bon, faisons en sorte que personne n'en abuse et faisons en sorte que si quelqu'un en abuse, ce soit lui le plus grand perdant".".
Il y a encore d'autres discussions qu'on pourrait aborder, bien plus complexes, car il pourrait y avoir des raisons de s'attaquer à Bitcoin. Mais plus on le temps avance, plus cette boule de neige est grande et plus ça devient très compliqué, très coûteux, très techniquement irréalisable de le faire tomber. Et du coup, c'est ça qui me plaît également, ce côté décentralisé, mais également dans la gouvernance, dans l'état d'esprit, dans la façon dont on l'aborde.
Voilà, ce sont les deux grandes valeurs qui, moi, me plaisent, ce côté limité et également ce côté "il n'y a pas de roi". il n'y a pas une personne qui va dire "voilà, ça va se passer comme ça," et donc on n'arrivera jamais dans une situation où "toi tu n'as pas le droit de l'utiliser parce que je l'ai décidé".
Parce que ça fait partie de "Pourquoi est ce qu'on se tourne vers lui ?". C'est tout bête, mais qu'on se tourne vers lui pour des bonnes ou des mauvaises raisons, pour moi, il doit répondre aux besoins qu'on est venu chercher. Je fais partie de ces gens qui sont contre la totale décentralisation, le côté révolutionnaire "Tout ce qui est centralisé faut tuer, une banque, c'est forcément mauvais.". Je ne fais pas partie de ces gens. Il y en a beaucoup qui tiennent ce discours-là. Mais moi, par contre, je fais partie des gens qui disent dans un monde qui est trop centralisé, on doit avoir des solutions décentralisées. Je pense que l'équilibre, c'est un curseur que l'on doit faire évoluer très souvent, que ce soit en politique, que ce soit dans la façon dont le monde est gouverné, que ce soit dans la distribution des richesses, que ce soit dans l'équité. L'équite aujourd'hui, ce n'est peut être pas l'équité demain. Je pense que c'est un curseur qui doit être organique, qui doit évoluer. Mais une vérité d'aujourd'hui ne le sera peut être pas demain. Et donc il faut garder une flexibilité. Le fait d'avoir un monde centralisé où il y a déjà eu des abus et où il n'y avait pas de solutions connues, c'était un problème.
La finance avait déjà connu des problèmes et le problème était identifié mais ne connaissait pas de solution jusqu'alors. La blockchain, Bitcoin, c'est une réponse en disant "regardez, il y a des moyens d'illustrer et de gérer la confiance différemment dans un monde toujours plus numérique, dans un monde où il y a toujours plus d'échanges sans mettre de visage et sans mettre de poignée de main. On va avoir des problèmes et on va avoir besoin d'une solution pour répondre partiellement ou totalement." Pour moi, Bitcoin, c'est le début de la réflexion. C'est le début de plein de gens qui vont créer plein de choses et essayer d'y répondre à leur manière. Et tant mieux. Mais voilà, c'était vraiment important qu'il y ait d'autres solutions, d'autres alternatives, sans pour autant dire que c'est les bonnes, mais pour dire "Regardez, ici, on avait des problèmes identifiés, là, on a un début de réponse, ou réponse totale, peu importe, mais en tout cas, si un jour tout le monde vous tourne le dos dans ce monde dans lequel il n'y avait pas d'alternative, sachez que Bitcoin, lui, ne fermera jamais aucune porte." Ça, c'est un curseur qui me plaît bien et qui me permet de me positionner comme je veux.
Certains disent "Alors, c'est une évolution ou une révolution ?". En fait, ça dépend de ce que tu en fais. C'est une technologie, pour moi, enfin, c'est une façon de gérer la donnée qui peut être assimilée, pour explique, simplement à une technologie, pour être un peu plus précis, et qui, pour moi, permet de faire des transactions.
Il n'y a pas que des transactions financières. On parle également de censure sur de la communication. C'est le réseau qui est révolutionnaire pour moi. Mais encore une fois, pour nous, ça peut être une évolution au niveau du paiement, mais c'est vrai que ça peut répondre à des problèmes qu'on n'a pas, ou pas encore. Alors que pour une autre personne qui n'avait pas accès à un système d'inclusion financière, qui ne pouvait pas envoyer sa valeur autre part dans le monde sans prendre 30 ou 40 % de frais en passant par un Western Union, qui ne savait pas si un jour on allait lui geler son compte, ou prélever 40 % de son solde sans son consentement, Bitcoin est une révolution sans précédent.
Ça dépend tout simplement de l'angle. Ça dépend de ce qu'on a vécu et c'est pour ça que je pense que la blockchain a également plein de choses à apporter parce que Bitcoin est l'exemple que c'est possible, mais on peut en faire découler plein d'autres usages, on n'est pas obligé de prendre tous ces avantages pour répondre à certains besoins. Et je prends l'exemple de certaines messageries qui sont simplement basées sur sur certains réseaux blockchain et qui permettent de juste communiquer sans censure. Tout bête, mais pour moi, ça répond a plein d'autres choses.
Et donc ça redéfinit pour beaucoup l'interaction avec le monde de la finance, ça va le redéfinir pour d'autres plus tard parce que des fois on attend d'avoir un problème pour comprendre qu'on avait besoin de s'assurer et de se protéger. Et je pense que ça va répondre à bien d'autres problèmes qu'on n'a peut être pas encore identifiés et qui vont peut être s'accélérer dans le monde toujours plus basé sur l'intelligence artificielle et surtout ces contenus qui arrivent. Je pense que Bitcoin va avoir une grosse place à jouer.
Les idées reçues. J'aime bien les briser.
"Oh oui mais ça pollue". Il faut comprendre le pourquoi du comment, et remettre en perspective. ""Oh là là, ça consomme autant que tel pays"". Oui, mais ça consomme autant que les guirlandes de Noël. Voilà, les deux sont vrais. Il faut mettre en perspective. Faut comparer ce qui est comparable, et personne ne compare la consommation de sa voiture à la consommation énergétique d'une ampoule.
Et puis, c'est très dur de définir la consommation énergétique des entreprises et des systèmes de paiement centralisée Visa, MasterCard. Pourtant, si on avait les chiffres sous les yeux, je ne pense pas que ça fasse rougir Bitcoin. Pas du tout. Bref, encore une fois, ce serait même pas comparable. Comparer Visa à un bitcoin, ça n'a rien à voir de par le modèle. Donc en réalité, ce serait même pas réellement possible. Mais ce serait toujours mieux que de comparer ça au Danemark en tout cas, ça c'est sûr. Ça, c'est le premier point : prendre des idées reçues, les briser. Blanchiment d'argent, n'importe quoi. Oui ça sert à blanchir, mais toutes proportions gardées, douze fois moins que l'euro. Fin du débat.
Mais il y a des sujets qu'on n'a plus à les défendre aujourd'hui, c'est déjà mieux. En 2015 / 2016, il fallait vraiment, vraiment être accroché quand on voulait défendre Bitcoin. Là, maintenant, aujourd'hui, quelqu'un d'intelligent, il fait ses recherches, il creuse un peu, puis c'est factuel, et c'est reconnu. Alors quand on voit.
Après ce sont des questions d'accessibilité et de compréhension. "Ah oui, mais un bitcoin maintenant, c'est trop cher." T'inquiète pas hein, 8 zéros derrière la virgule, tu peux acheter quelques poussières pour rien du tout.
"Oui, mais c'est trop compliqué". Oui mais c'est une question de glossaire. Si t'as le glossaire que tu te penches dessus... Tout est dans cette simplification.
Tous ne viennent pas pour les mêmes raisons. Et donc généralement, j'essaye de m'adapter à la personne en face de moi et de comprendre quels sont les sujets qui vont la toucher. J'aime bien prendre le parallèle entre Bitcoin et Internet. Ça apporte tellement de réponses à tellement de sujets dont on est plus ou moins sensible. Je ne sais pas sensibiliser tout le monde d'un coup, avec un seul discours. Je peux intéresser ou à la limite, intriguer. Mais pour vraiment toucher quelqu'un et lui dire "Voilà, maintenant tu comprends pourquoi ce truc ça va changer beaucoup, beaucoup de vie., et bien à ce moment-là, j'ai besoin de comprendre un peu plus la personne, où elle en est dans sa vie, qu'est ce qu'elle fait et pour vraiment lui dire "Voilà, tu connais ça ? Laisse moi te montrer une alternative". Mais, encore une fois, et j'aime bien reprendre les mots de Satoshi là-dessus : prendre le temps de convaincre les gens, c'est pas le but. Je veux bien vous expliquer, mais alors je suis vraiment pas là pour vous convaincre.
Et d'ailleurs, je pense que j'ai perdu beaucoup de temps à vouloir convaincre des gens qui avaient des idées reçues alors que la plupart des gens qui avaient des idées clivantes sur Bitcoin, soit c'était du postulat Bitcoin "n'est pas une monnaie". Est ce qu'on attendait un autre discours de la bouche de la présidente de la Banque centrale européenne ? Non, bien qu'Aristote, lui, pense le contraire. Mais de l'autre côté, je pense que c'est aussi normal qu'il y ait certaines personnes qui remettent en doute la chose parce qu'on est contre le changement, on est contre l'évolution. On est contre le changement de manière générale, ça fait peur, ça va vite et on voit quand même beaucoup de gens qui étaient contre, qui ont pris la parole et qui très rapidement sont revenus en mode "En fait, je me suis renseigné, j'ai pris un peu de recul. Maintenant je comprends mieux et j'ai peut être été un peu trop clivant à l'époque quand j'en parlais. Et au passage en détient beaucoup maintenant, ou je le dis pas".
Pour être franc, je travaille beaucoup sur les usages qu'apportent d'autres Blockchain. Sur les usages de Bitcoin, c'est réellement épargne et paiement. En tout cas, c'est ce qu'on voit le plus. C'est ce qui est le plus évident aujourd'hui. Il y a de la bidouille qui vient d'arriver avec des fameux NFC qu'on met en BRC-20. C'est bien qu'on bidouille là-dedans je trouve, ça fait se poser les bonnes questions, mais on n'a pas encore trouvé les bonnes solutions durables. Au niveau du paiement, il y a pas mal de choses avec le Lightning Network. Pour faire très simple, si on rend Bitcoin encore plus rapide, encore moins coûteux, pour vraiment le vulgariser à outrance, mais ça va encore accélérer du coup cette adoption, même s'il y a encore des questions d'accessibilité, de compréhension, c'est encore un peu compliqué.
Donc je pense que le gros point de développement, ça va être la communication et les produits accessibles. On doit utiliser Bitcoin sans même savoir comment ça fonctionne derrière. C'est ce qui fait l'adoption d'ailleurs, en tout cas pour beaucoup de gens, et c'est ce qui a fait l'adoption de masse, même si au fond, je suis pour que les personnes qui rentrent dans ce monde-là prennent le temps de comprendre comment il fonctionne parce qu'on peut également se faire peur quand on n'a pas fait ses devoirs correctement.
Mais le plus parlant, pour parler de Bitcoin aujourd'hui : la portabilité, la liberté de détenir, d'échanger et de conserver ses fonds comme on veut sans avoir la permission de personne, c'est vraiment permissionless. C'est la propriété absolue de quelque chose, mais également la responsabilité financière qui va avec. Parce que quand on a une propriété absolue, on peut faire des bêtises absolues aussi, et personne ne vous empêchera de dilapider toute votre fortune pour acheter du maïs demain si c'est votre choix. Donc réfléchissez bien avant d'acheter du maïs quoi.
On est dans un monde où ça arrangeait bien qu'il y ait un intermédiaire, un banquier, une institution, que tu doives demander la permission avant de dépenser 2 000 €. Qu'on te dise pas le droit de dépenser plus que ça en cash, ça arrangeait beaucoup de monde en fait, cette société dans laquelle il n'y avait pas de liberté et d'éducation financière en mode "mais c'est très compliqué, c'est très dangereux, laissez-nous gérer ça pour vous". Oui, mais le monde est en train de changer, qu'on le veuille ou non, et Bitcoin fait partie des solutions qui sont très puissantes face aux propositions de valeur que les gens recherchent.
Aujourd'hui, l'adoption du bitcoin a déjà bien commencé. Alors on est peut être on est pas encore à l'adoption de masse, mais presque. On a une étude à l'étude qui est quand même bien connue maintenant de la dans l'Association du développement des actifs numériques en collaboration avec KPMG. Qui a dit que presque 10 % des Français, un Français sur dix auraient investi dans les crypto ?
Pour moi, la meilleure chose à faire, c'est en acheter une poussière et bidouiller. En détenir un tout petit peu, parce que ça t'oblige à déjà te rendre compte que tu vas devoir, en fonction de là où tu veux en acheter, donner ton identité, valider tout ça, comprendre le cadre légal qu'il y a maintenant.
La deuxième chose : c'est bien ta du bitcoin, il faut avoir, faut le détenir. Qu'est ce qu'un wallet ?
Si tu vas un peu plus loin : qu'est ce qu'une clé privée ? Une clé publique ? Donc pour faire simple, c'est un RIB et un mot de passe. Et vraiment comprendre "Qu'est ce que je peux regarder ? J'ai acheté sur une plateforme d'échange du bitcoin et ça n'arrive pas, ben je peux regarder dans la blockchain directement sur mon adresse si c'est arrivé ou si c'est juste une question d'affichage".
Toutes ces petites notions très basiques qui aujourd'hui, moi j'en parle, c'est tout à fait commun, alors qu'en réalité je me rends compte que clés publics, clés privées, mes parents ont mis un moment à imprimer quand même. Et quand ils ont compris, ah ben là c'est évident. Et puis toutes les différentes blockchain ont des clés publiques et des clés privées différentes, du coup, il te faut un portefeuille qui permet de gérer ça, etc.
Toutes ces petites choses qui font que tant que t'en as pas un petit peu, tu regardes pas. Et puis pareil, quel que soit le montant que tu vas mettre, que ce soit 5 €, 1 000 € ou 50 000, au début tu vas regarder ton portefeuille toutes les dix minutes, toutes les heures, parce que ça bouge, parce que t'as quand même des biais cognitifs excitants qui vont donner à Monsieur tout le monde l'intérêt de "Ok, comment ça marche, est ce que ça évolue ? Est ce que je gagne ? Est ce que je perd ? Si je veux l'envoyer sur un autre portefeuille, quelles sont les fonctions que la blockchain me propose ? Ah ça, je ne peux pas le faire sur ce portefeuille alors que je peux là-dessus ?". Oui, parce que lui te laisse encore plus de proximité avec la blockchain et c'est encore moins centralisé...
Bref, toutes ces petites choses là qu'il faut prendre en main. J'ai même envie de dire il faut faire ses erreurs et idéalement, il faut faire ses erreurs avec un petit montant.
J'ai strictement aucune certitude. J'ai beaucoup, beaucoup de conviction, mais très peu de certitudes. Par contre, je pense réellement que c'est un bon moyen de stabiliser et de diversifier son épargne aujourd'hui.
Stabiliser Pourquoi ? Parce que ça peut vite être 1 ou 2 % de son portefeuille et ça peut littéralement absorber des chocs énormes qui peuvent arriver dans la finance traditionnelle à l'avenir. Et je ne le souhaite pas, mais si un jour le monde se retourne violemment, il est possible que ces 2 ou 3 % de la ligne Bitcoin soient le bouclier de protection dont on avait besoin.
Également parce que je pense qu'il faut avoir un petit peu de risque. Bitcoin est un petit risque aujourd'hui pour un investisseur du monde traditionnel. Je pense que diversifier Bitcoin, c'est un vrai pari d'avenir, et je pense que ce n'est pas dangereux pour un portefeuille d'aller à quelques pourcents de bitcoins ou de crypto monnaie. En tout cas, moi c'est ma position, et surtout rien que la leçon que ça apporte, la leçon de vie générale, rien que la curiosité... Même la finance traditionnelle, le nombre de choses que j'ai apprises sur la finance traditionnelle depuis que je m'intéresse à Bitcoin, parce que c'est des questions que je ne me posais pas, des problèmes que je n'avais pas. Et ce monde-là est un monde qui veut te faire croire qu'il n'y a pas ces problèmes, "Donc te pose pas ces questions, quelqu'un s'en occupe pour toi ?". Non. Moi je veux savoir "Sur Bitcoin, je détiens mon argent réellement, c'est qui mon dépositaire à la banque ? Légalement, qui détient mon argent ? Est ce que c'est une garantie ? Si la banque fait faillite, il est où mon argent qui me le rend ?". Ces questions-là, je ne me les serai jamais posées.
Et puis il y a la France, c'est un pays solide ? Oui, ce pays-là aussi il était super solide. Et puis là pareil, "On a de l'infation mais ça n'arrivera jamais une inflation à deux points en France" alors que ça dépend. Ça dépend du pouvoir d'achat et ça dépend de l'angle qu'on va choisir aussi.
Donc la réalité, c'est que bref, il ne faut pas non plus imaginer le pire tout le temps et se dire que demain, c'est la fin du monde. Je pense que c'est pas une bonne approche, ne serait ce que notre plus gros capital de valeur, C'est notre temps. Donc on ne doit pas vivre terrorisés pendant 30 ans ou 40 ans sans savoir si une horreur comme ça va nous arriver. Mais se dire que si ça arrive, j'ai fait mes devoirs, je me suis renseigné, j'ai compris. Et en parallèle de ça, j'ai étudié des alternatives qui me permettent aujourd'hui de conserver et d'échanger de la valeur, je pense que c'est un super bon conseil à donner à n'importe quel être humain dans notre société aujourd'hui.
Alors le DCA, c'est le Dollar-Cost Averaging. C'est le fait de ne pas essayer d'acheter Bitcoin quand il est haut ou quand il est bas. C'est juste que.
Quand on a une conviction Bitcoin, on ne conseille pas à quelqu'un de mettre tout de suite de l'argent maintenant, parce que peut-être que le prix est trop haut ou trop bas. Le but de Bitcoin, c'est le long terme, une conviction de valorisation durable. Et à ce moment-là, c'est de se dire "je m'en fiche du prix aujourd'hui, je m'en fiche du prix demain ou hier, puisque je vais tous les jours, toutes les semaines ou tous les mois, investir un petit montant dérisoire ou du moins raisonnable, qui fait que, quel que soit le prix qu'il avait, je vais acheter un prix moyen. Si demain le bitcoin fait fois deux et qu'aujourd'hui il est deux fois plus bas, en achetant aujourd'hui et demain, je vais avoir un prix moyen entre les deux". Ce qui fait que sur du très long terme, on achète une moyenne de son prix et non pas le prix à l'instant T. C'est ce qui est super conseillé pour n'importe quel débutant et c'est quelque chose que je recommande à ceux qui veulent s'intéresser au sujet, ceux qui ont une conviction sur le message de fond que ça dégage, mais sans compréhension concrète de l'analyse technique, l'évolution de son prix, l'actualité, la régulation et tout ce qui va momentané affecter son prix à la hausse ou à la baisse, parce que ça n'affecte en aucun cas sa proposition de valeur.
Je pratique le DCA mais pas que sur Bitcoin, je le fais aussi sur Ethereum.
Après, évidemment, moi maintenant je ne fais que ça. Donc il y a des moments où j'ai des convictions plus court terme. Il y a des moments où je me dis "OK, je veux me positionner maintenant, surtout sur Bitcoin". Ça fait sept ans. Il y a des moments où je me dis là, j'estime que c'est un bon prix qui est particulièrement bas et il y a des moments où je me dis "Oh, je vais peut être couper mon DCA quelques semaines ou quelques mois parce qu'à ce prix là, je l'achète beaucoup, beaucoup plus cher que mon prix moyen d'acquisition".
C'est aussi quelque chose qu'on a quand on fait du DCA, on commence à savoir quel est son prix moyen d'acquisition. Donc on sait vis-à-vis de son entrée moyenne, surtout quand on a fait du DCA quelques mois ou quelques années, on sait quand on achète cher ou quand on achète pas cher vis-à-vis de son prix moyen d'acquisition, et à ce moment-là, ça m'arrive de déconnecter mon DCA ou au contraire de me dire "ben, en ce moment là, j'en achèterais bien un peu plus que d'habitude".
Et ce qui est beaucoup plus facile quand on fait depuis plusieurs années, de se dire "oh là, je trouve que c'est une belle opportunité", sachant que mes convictions de base sont inchangées et au contraire me dire "là, je trouve que c'est un peu de l'euphorie, tout le monde rentre dans Bitcoin, tout le monde l'achète", et ce sont sûrement ces gens là qui, quand il va être divisé par deux, vont dire "je me suis bien fait avoir".
Donc ça m'arrive d'ajuster mon cas et de jouer un petit peu avec ce curseur de par mes connaissances et de par le fait que je ne fais que ça, 24/24, 7/7, même si je ne recommande absolument pas à quelqu'un qui jette juste un coup d'œil sur Coinmarketcap une fois par semaine.
J'aime bien dire que plus on vise court terme, plus on cherche le bon moment d'acheter, plus c'est du gambling. C'est même pas de la finance ou de l'investissement, c'est du gambling. Parce que si on me demande le prix du bitcoin la semaine prochaine, je vais très clairement répondre au hasard. Alors que si on me demande le prix de bitcoin dans 5 à 10 ans, je vais pouvoir sur mes convictions personnelles justifier le fait qu'il risque de se valoriser. Ceci n'est pas un conseil en investissement bien entendu.
Mais en attendant, je pense que c'est pareil et tout débutant, ne serait-ce que pour se placer en tant qu'investisseur et non pas trader court terme, c'est la démarche à adopter.
Il y en a beaucoup de personnes qui viennent sur bitcoin pour cette volatilité. Ceux qui en ont peur, pour moi, c'est qu'une question de montant. On a tous un montant non significatif qu'on peut dédier en DCA. C'est pas une question de mettre beaucoup. Quelques centimes ont changé la vie de beaucoup au début, même si ce sont les belles histoires et qu'on oublie de raconter les mauvaises, mais ce que je veux dire, c'est que quelqu'un qui a peur de perdre de l'argent, ça fait vraiment partie de ma façon de faire de la pédagogie, évidemment, il faut remettre l'église au milieu du village. Il faut lui parler. Qu'est ce que c'est les crypto monnaies ? Il faut lui dire "Oui, c'est sûr que si tu mets de l'argent que tu n'es pas prêt à perdre, t'as rien à faire là. Même en DCA, t'as rien à faire là. Maintenant, peut être qu'en fait si t'enlèves un zéro à ton 400 € ou à ton 40 € par mois, et là en réalité tu peux très bien faire ton DCA à 4 € par semaine. Je veux, bon bah écoute, si t'as peur de perdre un abonnement Vasic-Fit par mois, à ce moment-là, peut être qu'il ne faut pas que t'ailles du tout dans les crypto monnaies".
Mais la réalité c'est qu'on peut à partir de quelques centimes s'exposer aux crypto monnaies et ça ne devrait pas faire peur la volatilité, au contraire, Quand tu commences à mettre quelques pièces ou de la petite monnaie, là la volatilité, tu te dis "bon, je suis vraiment prêt à les perdre, alors j'aimerais bien voir ce que ça donne sur deux ans, et j'aimerais que la volatilité me pousse un peu".
Donc je pense que c'est une question de montant. Quelqu'un qui a peur de ça, c'est quelqu'un qui ne doit pas mettre un gros montant et qui ne doit pas risquer son salaire, absolument pas sur les crypto monnaies, et tout simplement investir moins et plus régulièrement, avoir un DCA qui est plus lissé, et se dire "je vais tout simplement investir des montants qui sont beaucoup plus petits que je peux littéralement me permettre de perdre, mais je vais tenir ça de façon un peu plus rigoureuse à travers le temps".
Moi evidemment je suis énormément dans les cryptos, je gagne beaucoup pendant le précédent bull run quand les cryptomonnaie explosent et que le bitcoin tape les 69 000 $, j'en ai vendu un petit peu, j'ai fait mon profit, évidemment, le bitcoin redescend à 15 - 20 000 $ il n'y a pas longtemps, et j'ai une discussion avec ma mère. Et ma mère me dit "Moi, tu vas moi au moins, mon argent est sur mon compte en euros, et j'ai rien perdu". Mais alors c'est triste. Avec une inflation à cinq ou six points, penser que tu n'as rien perdu et penser que tu ne perds pas alors qu'en réalité ce que j'ai perdu là sur quelques mois, ben déjà, mine de rien, in fine, j'ai gagné de l'argent entre mon point d'entrée et mon point de sortie, et pour terminer, j'ai réellement gagné de la valeur sur cette période malgré la baisse, alors que toi tu en perds mais tu ne le sais pas.
Et c'est vrai que factuellement, si on parle de valeur, pas d'argent, pas de monnaie numérique, pas de je ne sais quel mot ils veulent mettre derrière ces termes, peu importe. Si on parle de valeur, j'en gagne en prenant des risques que je choisis, alors que certains n'ont pas l'impression d'en perdre par des risques qu'ils ne comprennent pas.
Et c'est ça en fait, toute la beauté de cet outil qui t'oblige à, quoi qu'il arrive, que tu gagnes ou que tu perdes, tu vas prendre une belle leçon de vie.
Déjà, le fait qu'une grande partie des gens qui en détiennent finissent par comprendre le pourquoi du comment, ne viennent pas que pour son prix. Et quand tu comprends le pourquoi du comment, t'en as jamais assez. C'est-à-dire que je suis avancé, j'ai fait vraiment plein de blockchains plein de cryptos, honnêtement, j'ai détenu des centaines de crypto monnaies différentes, j'ai investi dans des boites qui proposaient des services sur toutes ces crypto-là, plus j'avance, plus ma plus grosse ligne dans mon portefeuille c'est Bitcoin. Il y a beaucoup de gens qui, après avoir fait le tour de ce qui existe, reviennent sur Bitcoin.
Ça ne veut pas dire que je n'ai pas de préférence pour d'autres crypto monnaies. Ça ne veut pas dire que j'ai pas d'autres grosses lignes, mais en tout cas, Bitcoin, c'est quand même à l'épreuve des balles, et le seul argument qu'il a c'est "depuis le début il est à l'épreuve des balles".
À chaque fois qu'il y a eut un problème il s'est amélioré, dès qu'il a eut un moment de fragilité son anti-fragilité l'a fait évoluer... bref, à chaque fois qu'il est tombé du vélo, il est remonté dessus et pédalé plus fort. Donc très clairement, je dors vraiment bien et je regarde même plus le montant en euros ou en dollars parce que je me suis un peu immunisé de ça. Maintenant, je sais combien de bitcoins j'ai. C'est ce chiffre que je regarde, et ce chiffre, même s'il avance tout doucement, c'est pas grave, il avance, et c'est vraiment ça que je regarde.
Je vois beaucoup de gens qui partent parce qu'ils ont perdu l'argent ou qui s'y désintéressent momentanément, mais j'ai quand même rarement entendu des gens qui ont découvert les cryptos, qui ont creusé profondément Bitcoin, sur quels services et quels besoins il répond, et qui à la fin en disent du mal. J'ai entendu des gens qui disent "Oh bah j'ai perdu, j'y reviendrai plus tard", "Oh bah c'est pas le moment, ça m'intéresse pas", "Oh je connais mieux en ce moment, je reviendrai peut être à bitcoin plus tard". J'ai quand même rarement entendu des gens qui me disent "Non moi les crypto monnaies, non. Très peu pour moi. Le besoin auquel il répond ça ne va pas". J'ai jamais entendu ce discours.
Alors, comme on l'a dit, il y a une supply qui est limitée, une bonne partie des bitcoins ne bouge pas, ou ne bouge plus. Il y a de plus en plus de monde qui en veut et qui ne veut pas les faire bouger, parce que c'est une conviction d'or numérique. Donc naturellement, tu veux le conserver. Naturellement, il n'y en a pas plus qui sont émis, il y a le mécanisme de Bitcoin qui fait qu'il y en aura d'ailleurs de moins en moins. La prochaine fois, ça va réduire de 50 % le nombre de nouveaux bitcoins émis et distribués, et donc, du coup, on aura distribué plus de 95 % des bitcoins qui seront émis puisqu'on sera bientôt à 20 millions de bitcoins distribués sur les 21 millions.
Donc naturellement, très peu de vendeurs et de pression vendeuse, beaucoup d'acheteurs ou de plus en plus, naturellement, le fait qu'il y ait des grandes institutions financières qui veulent investir des montants massifs de liquidité dans ce petit écosystème dont la ressource est limitée, ça va faire exploser son prix. D'un point de vue purement investisseur et valorisation, c'est une très bonne chose.
D'un autre côté, il y a également Bitcoin et l'idée de décentralisation, contrôle, et cetera. Après, là, c'est un petit peu mesquin parce qu'on peut avoir les deux discours. "Oh là là, on est content de dire qu'il y a une grande entreprise américaine qui en achète plus de 100 000, qui y croit dur comme fer et qui soutient ce petit écosystème. On est pas fou, on vous le dit depuis le début.", et d'un autre côté "ouais, bon, après t'as une grosse entreprise américaine qui a acheté 100 000 des 21 millions de bitcoins qui existent". Donc il n'y a pas de bons ou de mauvais discours. Encore une fois, je pense que ce n'est pas une bonne ou une mauvaise chose que quelqu'un en ait, mais toujours pareil, est ce que j'aimerais un jour que quelqu'un détienne 25 % des bitcoins ? Non, parce qu'à lui seul, il pourrait faire la pluie et le beau temps. Malgré tout à l'instant T sur la valorisation de ceux qui le possèdent et ceux qui y ont cru depuis toujours, oui, parce que ça va faire un gain financier. Et naturellement, ça va également apporter beaucoup de liquidités à des entreprises, à des écosystèmes qui vont pouvoir se développer, démocratiser, éduquer, ça prend du temps, ça demande des ressources, ça demande beaucoup d'argent. Et c'est vrai également qu'avoir le monde qui se développe autour de son activité, ça permet du coup de continuer à aller dans ce sens-là et également de se prémunir et de développer au mieux les autres choses qu'il y a autour. Donc je pense qu'il peut y avoir du pour et du contre, surtout d'un point de vue philosophique.
En attendant, d'un point de vue purement liquidité et prix, oui je pense que si on a BlackRock qui vient poser quelques yards sur le bitcoin, ça ne peut qu'accélérer. Et d'ailleurs on l'a bien vu, c'est la ruée vers l'or depuis que BlackRock a dit "nous voulons un ETF Bitcoin". Une semaine après, il y avait dix autres géants de Wall Street qui voulaient le leur. Et s'ils veulent le leur, ils ont naturellement l'ambition d'injecter beaucoup de liquidités.
Je pense qu'on ne peut jamais totalement dire qu'il a fait ses preuves parce que justement, la preuve, c'est que jusqu'à présent, il est toujours debout. Donc je pense que tout modèle est bon jusqu'à ce qu'il reste debout. Après, Bitcoin a déjà plié le genou quelques fois, mais il s'est redressé aussi. Il y a déjà eu des problèmes sur le réseau, et c'est là qu'on a vu également la résilience d'une mise à jour commune ou d'un accord commun, c'est ça qui est important, même plus que de ne jamais avoir de problème. Bien réagir quand il y en a un. Je pense que c'est aussi une belle devise d'entrepreneurs parce qu'on en aura et on en aura un des plus en plus gros je pense, au fil du temps. Mais comment est-ce qu'on réagit face à ça ? Et c'est ça qui prouve la résilience de Bitcoin.
J'ai presque envie de dire "je préfèrerais qu'il y ait un problème et qu'on arrive à le résoudre plutôt qu'il n'en est pas", parce que c'est ce qui montre également la résilience du modèle global. Donc le fait qu'il soit toujours debout, oui, mais je ne suis pas quelqu'un qui prédit l'avenir, ni même qui l'insulte. J'aime à dire que Bitcoin a donné quelque chose de totalement immuable, encore plus que son propre fonctionnement, ce sont les leçons qu'il a données, à tout le reste du réseau, à l'incentive économique qu'il a donnée à tous ceux qui ont essayé de le faire tomber, et qui ont montré la résilience d'un modèle qui, pour le coup, a été basé sur des connaissances techniques de 2008 2009. C'était beaucoup plus rudimentaire que ce qu'on peut connaître aujourd'hui et pourtant on peut le faire évoluer. On peut le mettre à jour. Et je pense qu'il a encore beaucoup d'usages, que Bitcoin et son moteur pour offrir, qu'on ne connaît pas du tout aujourd'hui. Ça m'étonnerait pas qu'il devienne le Layer 1 d'autres réseaux autour, qui eux sont plus scalables, ou plus tournés vers la donnée, et qui finissent par, mine de rien, aller graver l'information sur le mur de marbre qu'est Bitcoin en disant "ici on grave l'information, ici on dormira bien", je sais pas.
Je pense en tout cas que les plus beaux d'usages n'existent pas encore. Peut être pas les plus beaux, mais en tout cas certains, et que c'est l'avenir qui nous le dira.
Je serais réellement capable, en donnant mon propre avis, de répondre des deux côtés. Parce que c'est comme tout en fait. Je pense que c'est "brider de la vie privée". À partir de là, c'est une mauvaise chose. On va limiter, on va fliquer. Maintenant, d'un autre côté, quand il y a strictement aucune police, il y a réellement des choses horribles qui se passent. Les quelques très peu d'utilisateurs qui ont été offusqués par la réglementation, qui ont été offusqués de donner leur pièce d'identité avant de pouvoir échanger de l'argent contre des euros, ce n'était pas pour protéger leur vie privée la plupart du temps, et on s'en rendait compte quand on faisait un petit peu d'analyse.
Donc d'un côté, je suis là en mode "C'est triste parce que ceux qui n'ont rien à cacher et qui sont victimes de cette régulation sont très clairement des personnes à qui on enlève de la vie privée". Ce sont très clairement des gens qui voient le monde évoluer comme un Big Brother et qui ont l'impression d'avoir une caméra qui apparaît derrière leur épaule alors qu'ils n'ont rien à cacher. Et c'est flippant. C'est grave même.
Et d'un autre côté, les quelques personnes qui voulaient vraiment pas de caméras par-dessus leurs épaules, c'étaient pas pour cacher la marque de yaourts qu'ils aiment consommer par dessus tout, c'est quand même très souvent pour faire des choses qui ne sont pas nettes.
Donc j'ai pas de réponse parfaite. Tout ce que je sais, c'est qu'à partir du moment où on a une entreprise et qu'on exerce en France, il faut se plier à ce jeu-là. Si je ne voulais pas créer et aller dans cette direction, je serais parti. En attendant, j'ai décidé de me ranger derrière mon pays et créer de la valeur ici. En tout cas pour le moment, parce que je pense que, encore une fois, je n'insulte pas l'avenir et je ne sais pas comment ça va évoluer, pour l'instant, je suis en France. Que ce soit pour des questions de fiscalité, de régulation, de fonctionnement, je joue avec les règles de mon pays et de mon gouvernement. Si j'estime qu'il va trop loin, j'essaie de faire entendre ma voix, et ça nous arrive même au niveau de la régulation, de réussir à modifier certaines lignes. Heureusement, le débat reste plutôt ouvert, en tout cas dans beaucoup de choses, quand il y a des abus ou quand il y a des choses qui sont beaucoup trop graves. Et il y a également des associations pour la protection de la vie privée qui peuvent intervenir là-dedans. Mais d'un autre côté, si ça nous plaît pas, on s'en va. Et c'est quand même vrai. Ceux qui disent "oui, la régulation, c'est déjà trop", soit ils ne sont plus là et on ne les entend pas vraiment, soit ils nous disent "ouais vous n'auriez pas dû faire ça". Oui, Donc en gros, on vire tout le monde, on ferme boutique ? Ce sont des choix qui sont très compliqués et la certitude est un luxe de spectateur. On est players donc on se doit des fois de composer avec ce qui nous arrive entre les mains. Et même si on n'est pas totalement satisfait de la situation finale, essayer de considérer l'avis de tout le monde et essayer de faire des entre-deux, des concessions, c'est ça qui est dur en fait.
La régulation à venir pour Bitcoin qui se développe parce qu'elle n'est pas encore établie dans tous les pays. Et même si Bitcoin est inarrêtable, donc même si la loi l'interdit, on peut l'utiliser. Il y a beaucoup de gens qui ne le feront pas naturellement. Et puis, à partir du moment où on te dit "si on the chope à utiliser Bitcoin tu vas avoir de gros problèmes", même si tu peux utiliser Bitcoin, tu ne vas pas le faire. En tout cas, j'aimerais voir le nombre de chinois qui s'amusent quand ça a été interdit ou quand il y a un gros doute là dessus à utiliser une monnaie libre dans un pays comme le leur. Je ne sais pas. Je pense que ça, c'est l'un des très gros freins.
Ensuite, il y a une question d'adoption et je trouve que Bitcoin peine encore à répondre pour l'instant au côté "plus on avance, plus c'est simple, si vous voulez convaincre les gens, c'est un seul bouton, c'est pas de souci, pas de tracas". BBitcoin dans son message donne de la responsabilité dans l'utilisation, et donc dans l'adoption.
Je pense que Bitcoin ne sera jamais totalement simple, simplissime à utiliser, parce qu'on t'oblige à avoir cette compréhension, et tant mieux indirectement. Je pense que quelqu'un qui utilise du bitcoin ne sait pas ce que c'est une clé privée, ouch, il a raté quelque chose quand même dans son entrée dans ce monde je trouve.
Et pour finir, je dirais pas que la proposition de valeur de Bitcoin n'est pas suffisante, mais je dirais qu'il y a plein d'autres belles choses qu'on peut faire avec la blockchain et que Bitcoin n'adresse pas encore, alors qu'il en est lui même l'initiateur.
Mais ça, c'est l'usage et c'est l'entrepreneuriat qui va combler ces trous-là, je pense.
Je suis surpris du dynamisme que ça a eu parce que ça propose des solutions, qui n'empêchent on en revient quand même à une base, acheter du bitcoin de pleins de façons différentes, avec une certaine simplicité. Mais je suis surpris de la façon dont ça a été amené, c'est-à-dire que, et c'est pour ça que moi ça m'a fédéré, c'est le comment est ce que tu l'amènes, la simplicité que ça donne, et le fait que je vois des personnes autour de moi qui avaient déjà des solutions qui permettaient de le faire, et qui finalement se disent "Ouais, mais je vais télécharger l'application Bitstack et je vais passer par là, c'est plus facile, ça me convient bien, ça sert à ça", au moins c'est simple et ça répond à un problème qui n'était pas encore bien adressé.
Ça, c'est une certitude. Et je le vois dans l'usage, ne serait-ce que sur le système d'arrondi au niveau des cartes. Le système de DCA, ça répond réellement à des besoins, et je le vois même moi, parce que ça m'arrive alors que j'ai des solutions qui peuvent déjà le faire, de me tourner pour mettre un DCA ou pour le régler facilement.
À partir de là, c'est répondre différemment à un problème qui était toujours là. Et donc, rien que de cet angle-là, c'est brillant et ça ne m'étonne pas que vous ayez un nombre importants de nouveaux entrants, parce que c'est quand même eux les plus durs à adresser, et c'est quand même être le douanier entre ceux qui ne connaissaient pas et ceux qui font le premier pas.
Et à ce moment-là, c'est un pari gagné sur sur le fait d'adresser et de répondre à un besoin existant.